Le DPE on vous dit tout
Qu’est-ce que le DPE — rappel
Le DPE est un diagnostic établi pour un logement ou un bâtiment qui mesure :
- sa consommation d’énergie (étiquette de A à G) ;
- ses émissions de gaz à effet de serre ;
- des recommandations de travaux pour améliorer la performance.
Il est obligatoire pour la vente ou la location d’un bien immobilier (sauf exceptions) en France métropolitaine.
Depuis la loi « Climat & Résilience » et ses textes d’application, des contraintes fortes visent à interdire progressivement la location des logements les plus énergivores (les passoires thermiques).
Ce qui va changer à partir du 1ᵉʳ janvier 2026
À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, une réforme de la méthode de calcul du DPE entre en vigueur. Voici les principaux changements :
Nouveau coefficient de conversion de l’électricité
- Le coefficient énergie primaire (CEP) appliqué à l’électricité dans le calcul du DPE passera de 2,3 à 1,9.
- Cette baisse rend le DPE plus favorable aux logements chauffés à l’électricité, car leur consommation « pondérée » sera moindre qu’avec le coefficient actuel.
- Selon les estimations, environ 850 000 logements pourraient sortir du statut de “passoire thermique” (classes F ou G) grâce à cette modification.
- On estime aussi que 7 millions de résidences principales pourraient gagner une classe énergétique au 1ᵉʳ janvier 2026.
Application aux DPE existants
- Les DPE ou audits énergétiques réalisés à compter du 1ᵉʳ janvier 2026 devront intégrer ce nouveau coefficient de conversion.
- Les DPE déjà réalisés (avant 2026) restent valables jusqu’à leur date d’expiration.
- Toutefois, s’il s’avère que le nouveau calcul améliore la note d’un logement, il sera possible de mettre à jour gratuitement le DPE, sans nécessiter une nouvelle visite du diagnostiqueur, via l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe.
- Cette “attestation” de nouvelle étiquette pourra remplacer l’ancienne, mais ne remet pas en cause les données d’entrée du diagnostic initial (c’est-à-dire que cela ne modifie pas les caractéristiques du logement ou les travaux recommandés).
- Un point important : pour les baux en cours (contrats de location signés avant 2026), cette nouvelle attestation ne pourra pas être opposée au locataire dès l’entrée en vigueur. Elle ne pourra être utilisée qu’au moment d’un renouvellement, d’une reconduction tacite ou d’un nouveau bail.
Extension du DPE collectif en copropriété
- La loi impose la réalisation d’un DPE à l’échelle du bâtiment pour les copropriétés selon un calendrier. Pour les copropriétés de jusqu’à 50 lots, cette obligation entre en vigueur à partir du 1ᵉʳ janvier 2026.
- Cela signifie que même les petites copropriétés devront s’équiper d’un diagnostic énergétique collectif de l’immeuble.
Effets attendus & enjeux
Impacts positifs
- Relèvement de classe énergétique pour de nombreux logements, surtout ceux chauffés à l’électricité, ce qui peut améliorer leur attractivité à la location et à la vente.
- Moins de logements exclus du marché locatif à cause d’une note F ou G. On estime que 850 000 logements pourraient ainsi redevenir éligibles.
- Résoudre une inégalité de traitement entre les modes de chauffage : aujourd’hui, l’électricité était fortement pénalisée dans le DPE par rapport au gaz ou au fioul. La réforme vise à corriger cela.
Critiques, limites et risques
- Certains estiment que cette réforme réduit l’incitation forte à réaliser de gros travaux de rénovation énergétique — si un simple changement de calcul permet une “amélioration” sans changement physique du logement, cela pourrait ralentir les efforts concrets.
- Le DPE reste un outil perfectible — la Cour des comptes a récemment appelé l’État à renforcer sa fiabilité, en soulignant des risques de diagnostics erronés ou peu rigoureux.
- L’usage de la nouvelle attestation est limité pour les contrats en cours, ce qui peut créer des complexités juridiques pour les bailleurs.