1. Immobilier
  2. Actualités immobilières à PARIS
  3. Le Lapin Agile cabaret très connu à Montmartre

Le Lapin Agile cabaret très connu à Montmartre

Publié le 04/01/2023

Le Saviez-vous?

Au Lapin Agile est un cabaret de Paris situé sur la butte Montmartre, au 22 de la rue des Saules, dans le 18e arrondissement, près de la station de métro Lamarck - Caulaincourt.

Établi dans la seconde moitié du xixe siècle, racheté par Aristide Bruant en 1913, il fut l'un des lieux de rencontre privilégiés de la bohème artistique du début du xxe siècle, de Max Jacob à Pablo Picasso en passant par Roland DorgelèsFrancis CarcoBlaise Cendrars ou Pierre Mac Orlan ; par la suite, dans les années 1940-50, il fut fréquenté notamment par Jean-Roger Caussimon et François Billetdoux. Il est encore aujourd'hui en activité.

 

À la suite de la construction du mur des Fermiers généraux et de l'instauration de la taxe d'octroi sur les produits entrant dans Paris (notamment sur le vin1), le bas de Montmartre devint à la fin du xviiie siècle « une zone consacrée aux plaisirs2 ». Il abrite dans les années 1880, outre de nombreux cabarets (Le Chat noirLe Moulin-Rouge), une population très mêlée et parfois dangereuse (prostituées avec leurs souteneurs, marginaux de toutes sortes3).

Le haut de Montmartre (la Butte-Montmartre), en revanche, ressemble jusqu'en 1914 à un village, fameux pour son air pur, ses moulins et ses logements à bas prix, qui attirent les artistes, nombreux à venir s'y installer, et dont le nombre à partir de 1890 devient considérable4.

Roland Dorgelès, qui l'a connu, a évoqué dans son roman Le Château des brouillards (1932) « ce coin disparu du vieux Paris » d'avant la Grande Guerre, à qui l'on fait peu honneur en le confondant « avec le Montmartre d'en bas, celui des boîtes de nuit et des coiffeurs pour dames » :

« Chez nous, on se serait cru à la campagne. Pas d'autobus, pas de grands immeubles, pas de trottoirs encombrés. Chaque carrefour avait sa borne fontaine, chaque maison son bout de jardin […] Pas de magasins non plus : qu'en ferait-on dans un village ? Juste ce qu'il faut de boutiques pour rendre service aux ménagères : une boulangerie et un fruitier. Quand on voulait d'autres provisions, on descendait rue Lepic, où les marchandes poussaient leurs petites voitures, et l'on rentrait du marché avec des filets pleins5. »

 

L’origine de son nom :

Du Cabaret des Assassins au Lapin Agile

Reproduction de l'enseigne du Lapin à Gill, d'après André Gill (l'original a été dérobé en 18937).

C'est dans la partie haute de Montmartre qu'est construit en 1795 le bâtiment de ce qui abritera le Lapin Agile, qui devient, aux alentours de 1860, une auberge de rouliers baptisée Au Rendez-vous des voleurs8.

À partir de 1869, il prend le nom de Cabaret des Assassins, parce que sont accrochées au mur des gravures représentant des assassins célèbres, de Ravaillac à Troppmann8,9.

Entre 1879 et 1880, le propriétaire de l'époque confie au caricaturiste André Gill, familier des lieux, la confection d'une enseigne. Gill peint un lapin vêtu d'une redingote verte et d'une écharpe rouge s'échappant de la casserole qui lui était destinée : le cabaret devient alors connu sous le nom Au Lapin à Gill, bientôt transformé en Lapin Agile10,11. Une autre origine du nom, toujours liée à André Gill, est qu'un client aurait écrit sur un mur du bistrot où l'artiste avait porté son pinceau « Là peint A. Gill12,13,14. » Le lapin à Gill devient avec le temps « lapin agile », nom avec lequel ce cabaret perdure encore de nos jours. Le lapin de l'enseigne serait en fait un autoportrait transposé du caricaturiste, qui avait participé à la Commune (il faisait partie de la Commission des artistes), mais avait réussi à échapper à la répression qui avait suivi15.

La décoration du Lapin Agile (2014).

En septembre 1883, le goguettier, poète et chansonnier montmartrois Jules Jouy fonde le banquet-goguette La Soupe et le Bœuf, qui se réunit au Cabaret des Assassins.

Le cabaret est racheté en 1886 par l'ancienne danseuse de cancan Adèle Decerf (surnommée « la mère Adèle ») ; celle-ci, après s'être débarrassée de la partie la plus douteuse de sa clientèle, en fait un café-restaurant-concert baptisé À ma campagne, que fréquentent pendant la journée les habitués du Chat Noir (Charles CrosAlphonse AllaisJehan Rictus, etc.7). Le chansonnier Aristide Bruant en est également un habitué, et il y amène Toulouse-Lautrec et Courteline7. Des concerts d'amateurs ont lieu le samedi soir et le dimanche matin « sous la surveillance d'un agent (le type de l'agent botté armé du sabre série Z) », se souvient Pierre Mac Orlan16.

Au début du xxe siècle, « la mère Adèle » revend le cabaret à Berthe Sébource, qui s'y installe en compagnie de sa fille, Marguerite Luc (surnommée « Margot », et future épouse de Pierre Mac Orlan). Elles sont rejointes en 1903 par Frédéric Gérard (1860-1938), dit « le père Frédé », grâce à qui le Lapin Agile va devenir un lieu incontournable de la bohème artistique montmartroise7.

 

Suivez l’actualité immobilière et rejoignez-nous